Le vin de Savoie : trésor caché entre lacs et sommets

Quand on évoque les grandes régions viticoles françaises, la Savoie n’est pas toujours la première à venir à l’esprit. Et pourtant, ce petit vignoble de montagne cache des pépites insoupçonnées, façonnées entre lacs cristallins, versants abrupts et traditions ancestrales. Discret mais authentique, le vin de Savoie gagne à être connu… et surtout goûté. Le vin de Savoie : trésor caché entre lacs et sommets.

Un vignoble unique en altitude

Perché entre 300 et 600 mètres d’altitude, le vignoble savoyard s’étend sur environ 2 100 hectares, principalement dans les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie, mais aussi quelques coins de l’Isère et de l’Ain. Il longe le massif des Bauges, le lac du Bourget, le mont Granier ou encore les contreforts de la Chartreuse. Autrement dit : un décor de carte postale.

La particularité ici, c’est que les vignes grimpent là où la terre le permet, souvent sur des pentes très raides, exposées plein sud. Ce qui rend la mécanisation difficile, mais permet une excellente maturation des raisins grâce à une belle exposition au soleil. Le résultat ? Des vins d’une grande fraîcheur, nerveux et précis, qui traduisent parfaitement leur terroir.

Une mosaïque de terroirs et de micro-climats

La Savoie n’est pas un vignoble homogène : elle est morcelée en une vingtaine de crus bien distincts. Chaque secteur a ses sols, son climat, son exposition. Certains terroirs sont marqués par la présence de calcaire, d’autres par des éboulis glaciaires ou des argiles. Sans parler de l’influence des lacs, qui tempèrent le climat montagnard et apportent une certaine douceur.

Parmi les crus les plus connus, on peut citer :

  • Apremont : un vin blanc sec, très minéral, issu de la Jacquère.
  • Chignin-Bergeron : un blanc plus riche, élaboré à partir du cépage Roussanne.
  • Mondeuse d’Arbin : un rouge épicé et puissant, typiquement savoyard.

 

Des cépages autochtones, fièrement préservés

L’une des grandes richesses du vin de Savoie, c’est la diversité et l’originalité de ses cépages. On y trouve plus de 23 variétés autorisées, dont plusieurs cépages qu’on ne trouve quasiment qu’ici.

Côté blancs :

  • Jacquère : cépage le plus planté (50 % du vignoble), donne des vins légers, vifs, très désaltérants.
  • Altesse (ou Roussette) : plus aromatique, avec des notes florales, de poire et d’amande.
  • Chardonnay et Roussanne (aussi appelée Bergeron en Savoie), qui donnent plus de rondeur et de structure.

Côté rouges :

  • Mondeuse : le cépage rouge typique savoyard, corsé, poivré, avec du caractère.
  • Gamay : pour des rouges plus souples et fruités.
  • Pinot noir : présent en plus petite quantité, souvent utilisé dans les assemblages.

Et ce n’est pas tout : on y produit aussi des rosés, des crémants (oui oui !) et même quelques vins doux et moelleux. Un vrai terrain de jeu pour les amateurs curieux.

Une histoire ancienne, un renouveau moderne

La vigne en Savoie remonte à l’Antiquité, mais c’est surtout au Moyen Âge que la culture viticole se développe grâce aux moines des abbayes. Pendant longtemps, ces vins étaient surtout consommés localement, dans les auberges, les chalets ou les refuges de montagne.

Mais depuis une vingtaine d’années, le vin de Savoie connaît un vrai renouveau. De jeunes vignerons reviennent aux racines, explorent les vieux cépages, remettent en question les méthodes classiques. Beaucoup se tournent vers le bio, la biodynamie ou le vin nature, avec des vinifications peu interventionnistes, plus proches du raisin.

Aujourd’hui, le vin de Savoie n’a plus rien à envier aux grandes régions : certains domaines sont encensés par la critique, et leurs cuvées s’arrachent chez les cavistes branchés ou dans les bars à vin de Paris, Lyon et même Tokyo.

D’autre information sur notre site.

L’accord parfait : cuisine savoyarde et vins locaux

Impossible de parler vin de Savoie sans évoquer la gastronomie montagnarde qui l’accompagne. Raclette, fondue, tartiflette, croziflette, diots au vin blanc… tous ces plats riches et généreux appellent naturellement un vin blanc sec et vif, comme une Jacquère ou un Apremont, qui viendra couper le gras et réveiller le palais.

Pour les viandes ou les plats plus rustiques, comme une potée ou une daube, la Mondeuse fait merveille. Et en été ? On sort les rosés légers ou les blancs fruités bien frais, parfaits à l’apéro ou sur une salade savoyarde.

Conclusion : un trésor encore trop peu connu

Le vin de Savoie, c’est un peu comme une randonnée secrète qu’on garde pour soi : préservé, authentique, surprenant. Que tu sois novice ou passionné, il mérite largement sa place dans ta cave et sur ta table.

Alors la prochaine fois que tu veux impressionner un ami ou simplement te faire plaisir, oublie un instant Bordeaux ou Bourgogne… et sors une belle bouteille de Savoie. Tu verras, les Alpes ont vraiment du goût.

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